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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 10:00

Allez, on continu. Nous allons maintenant apprendre à utiliser le mastic.

J'utilise depuis plusieurs années celui de la marque Tamiya, fin et facile à travailler, mais qui ne supporte pas très bien la gravure. Quand on avancera en niveau, nous verrons que d'autres mastics peuvent se révéler utiles. Pour débuter, il est bien suffisant!

Nous aurons donc besoin, en plus du mastic, d'acétone, pour le fluidifier et nettoyer les outils, d'un pinceau de qualité médiocre (le seul que vous pouvez acheter en supermarché et qui ne servira jamais à peindre), et d'un petit récipient.

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On récupère un peu de mastic avec la pointe du pinceau, en sortie de tube. Il faut à peine presser le tube, sinon il va vomir beaucoup plus de mastic que nécessaire! 

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Pour avoir un mastic facile à travailler, on trempe légèrement la pointe du pinceau dans l'acétone. 

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On applique la pate ainsi obtenue avec le pinceau le long des joints, préalablement poncés. Le pastique doit être tout à fait recouvert à cet endroit. 

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On en profite pour traiter les nacelles déjà assemblées et dont les joints ont été délicatement ébavurés avec la lime à ongle. 

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On laisse sécher, le temps dépend de l'épaisseur de mastic. Disons au moins une après midi pour commencer (avec l'expérience, vous saurez juger du séchage). 

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Autre investissement indispensable, le papier abrasif de carrossier (magasin de bricolage ou enseignes genre Norauto), en grains moyens, fins et très fins (400, 600 et 800). 

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On prépare de petites bandelettes de grains divers, et une coupelle d'eau. Pour limiter les rayures et améliorer leur efficacité, ces papiers s'utilisent toujours à l'eau

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On mouille généreusement le papier, et on procède en petites mouvements circulaires, de façon progressive, en contrôlant bien régulièrement la disparition du mastic. 

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Notez qu'il ne faut pas hésiter à mouiller le papier! 

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Le joint commence à disparaitre, Il faudra s'arrêter quand il ne sera plus visible que dans la ligne de joint, et que l'on ne le sentira plus quand on caressera la pièce avec le doigt. 

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Pour travailler dans les coins, on peut improviser des cales à poncer avec une demi pince à linge, par exemple... 

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La plage arrière est correctement traitée, reste à s'occuper du plancher...  

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L'ensemble terminé. 

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Prochaine étape : encore un peu de scratch, peinture et détaillage de l'ensemble!

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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 09:41

Allons-y pour la réalisation du cockpit.


Cette étape va être riche d'enseignements. Nous allons ici nous familiariser avec les techniques du scratch, et apprendre:

à utiliser de la carte plastique,

à faire des ajustements, en multipliant les essais à blanc,

à mastiquer,

à utiliser des abrasifs fins,

à peindre de petits détails en trompe l'oeil,

à faire du plastique étiré,

à utiliser du fil de cuivre ou d'étain

à percer


L'ensemble fourni par Matchbox est pour le moins spartiate... Un bout de plancher, un siège, une plage arrière, et c'est tout...

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On commence par assembler la plage arrière aves de la colle fluide.

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Montage à blanc du plancher et du siège dans les demi-fuselages. C'est désespérément vide...

Les débutants, pour leur première maquette, pourront se contenter de peindre l'ensemble de l'intérieur des demi-fuselages en gris en foncé, depuis le nez jusqu'à l'emplacement des nacelles (les zones non peintes risquent d'être très visibles avec de telles ouvertures).

Ou bien, ils pourront me suivre dans la réalisation de pièces en scratch (terme maquettiste qui signifie simplement "faire soi même")... Rien de très compliqué pourvu d'être soigneux et patient.

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Pour cela nous aurons besoin de cartes plastiques et de profilés. Ca existe dans le commerce et ça coûte une fortune (marque evergreen par exemple), et pourtant vous en avez à porté de main... A commencer par les grappes qui supportent vos pièces, en passant par les emballages divers (couvercle de pots de crème, etc...). Ici, on utilise quelques morceaux de grappes.

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On récupère les éléments intéressants en les détachant à l'aide du cutter (on peut se servir d'un réglet métallique comme guide).

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Deux morceaux mis cote à cote correspondent à la largeur de la pièce supportant le siège, et vont nous permettre de réaliser un plancher.

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On débarrasse les faces inférieures des éléments en relief avec la lime à ongles, et on prépare un bout de grappe avec une face plane (à obtenir par ponçage si nécessaire) pour créer un renfort.

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Le collage bord à bord des deux plaques a été renforcé par le bout de grappe.  On égalisera les bords de la plaque ainsi créée après séchage par ponçage.

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Mise en place à blanc de la plaque : On se rend compte à temps d'une découpe à faire sur cette dernière pour laisser la pièce d'origine reposer sur les ergots (sinon l'ensemble serra surélevé, pas dramatique mais bon...).

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Découpe des entailles pour laisser passer les ergots (des repères au crayon on été réalisés auparavant).

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Après un autre essai à blanc, la pièce d'origine a été collée à notre plancher.

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Mise en place du siège que j'ai préféré coller à ce stade, pour pouvoir continuer plus facilement mes manipulations.

Sur la 3ème photos au-dessus, on remarque que le plancher ne ferme pas la vue entre la pseudo planche de bord moulée avec les demi-fuselage, et le fond de ces derniers. On ajoute donc une petite plaque au bout du plancher pour y remédier, taillée en rectangle.  En faisant un essai de fermeture du fuselage à blanc, on remarque qu'elle empêche les pièces de jointer (c'est normal, le fuselage n'est pas de section rectangulaire mais ovoïde). Après séchage complet, on reprend donc par ponçage, et de façon symétrique, les flancs de cette pièce. On le fait progressivement et en faisant régulièrement des essais de fermeture à blanc des demi-fuselages. Il ne faut surtout pas vouloir trop poncer d'un coup, car on irait immanquablement trop loin...

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Encore un essai à blanc, qui montre cette fois que rien ne vient fermer l'espace entre le plancher et la plage arrière...

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On réalise une pièce, comme précédemment, qui viendra en appui sur le bord du plancher, le siège et la plage arrière.

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La seconde pièce est réalisée en utilisant la première comme gabarit : on superpose la pièce sur un autre bout de carte plastique, et on en trace les contours avec un feutre. On approche la forme voulue par découpe au cutter, en laissant une marge d'un bon millimètre, et on termine la forme par ponçage.

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Les deux plaques collées en position.

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On ponce le joint de la plage arrière (il sera retravaillé par la suite avec du mastic).

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De multiples essais à blanc montrent la difficulté de faire tenir tous ces éléments pour le collage définitif... La meilleure solution semble de d'abord coller la plage arrière à la baignoire que nous venons de réaliser. Mais comment déterminer le bon angle? Pour cela, nous allons mettre tous les éléments en place, en nous aidant de patafix, refermer les fuselages à blanc, les maintenir en position, et coller la plage arrière à la baignoire. Ainsi, nous serons sûrs de sa position...

La colle fluide, et son pinceau fin, vont de nouveau être de précieux alliés pour cet exercice. Il faudra maintenir les fuselages au moins trois heures pour s'assurer que la soudure est tout à fait prise. Nous pourrons alors desserrer les demi-fuselages pour récupérer la baignoire.

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Prochaine étape: masticage des joints, création de consoles, de détails, d'une planche de bord, et peinture...

 

A bientôt!

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 22:15

 

Nous allons maintenant pouvoir passer au collage de la nacelle. Pour éviter que les pièces à l'intérieur ne puissent tourner ou bouger (c'est surtout vrai pour la tuyère, sans importance pour la soufflante), nous allons les fixer avec un point de colle.


Soit on utilise la colle à maquette, auquel cas on se devra de supprimer la peinture sur les deux pièces à l'endroit où sera déposé le point de colle (en grattant avec la pointe d’un cutter), soit on utilise de la colle cyanoacrylate (la bonne vielle "super glue"). Il est préférable là aussi de supprimer la peinture pour avoir un meilleur collage, mais ce n'est pas indispensable (elle colle vraiment, et ne fait pas fondre le plastique).


En ce qui concerne cette colle, ATTENTION, vous avez entre les mains un produit dangereux! Elle colle à la peau en quelques secondes, ce qui déjà n'est pas top, mais la peau sa se reformer (si si...). Elle peut surtout, en cas de projection dans les yeux, faire des graves dégâts. SVP, n'hésitez pas à porter des lunettes de protection, et quoiqu'il en soit, soyez prudent quand vous l'utilisez!


Une bonne technique pour maitriser la quantité de colle appliquée sur la pièce consiste à déposer une grosse goute sur, par exemple, un bouchon de bouteille, et à tremper le coin de la pièce dans cette goutte. On met ensuite la pièce en place (en ayant au préalable fait quelques essais à blanc pour être sûr de son mouvement), et on maintient une dizaine de seconde. Ca y est, c'est collé!

 

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Cette fois, nous allons coller les deux demi-coquilles.


Nous allons pour cela utiliser de la colle extra fluide, conditionnée dans un pot en verre avec un pinceau fin dans le bouchon. En déplaçant ce pinceau le long de la ligne de joint, la colle, très liquide, se glisse dans ce dernier par capillarité. Le pinceau permet un travail précis et un dosage optimal de la colle. Comme il y en a peu, le séchage est assez rapide et, s'il n'y a pas de poids à supporter (comme c'est le cas ici), la pièce peut être poncée après 1/2 heure. L'achat de cette colle est de mon point de vue indispensable, même si l'on peut se contenter de colle en tube (étalée sur les surfaces avant de les emboiter avec un cure-dent) ou de colle conditionnée en tube à aiguille (idem, mais sans utiliser de cure-dent, l'aiguille étant suffisamment précise).


Pendant le collage, il faudra s’assurer du maintien des pièces.


Si elles restent en position quand on les emboite (petite résistante ou "clic"), on pourra les coller sans les maintenir. Sinon, Il existe plusieurs possibilités:


Utiliser des serre-joints tels que ceux que l'on peut voir en photo.

Franchement, je ne regrette pas cet investissement, les tampons évitent de marquer la pièce, ne glissent pas, et on peut facilement doser l'effort de serrage sans risquer de casser quoi que ce soit. C'est un accessoire fort utile!

Utiliser des élastiques (sans serrer trop fort).

Auquel cas, il faudra coller en deux fois (pour la colle fluide). Une première fois autour des élastiques, et une seconde après séchage, là où étaient les élastiques. Sinon, la colle risque de les faire fondre...

Utiliser du ruban adhésif.

Même punition que pour les élastiques, et bien choisir un ruban qui ne laissera pas de traces sur les pièces, comme du scotch de peintre par exemple (jaune, disponible en magasin de bricolage).

Utiliser un mix de colle cyanoacrylate / colle à maquette.

On va déposer deux petites gouttes de colle sur une des deux pièces. On utilise un cure-dent que l'on trempe dans la grosse goutte de notre bouchon en plastique, comme vu précédemment, et on dépose deux points de colle sur la pièce avec ce cure-dent. On presse les deux pièces pendant quelques secondes, le collage est rapide mais fragile, et le joint bien visible. On laisse sécher une dizaine de minute, puis on utilise la colle fluide, comme pour les autres techniques. Les deux colles ayant des principes actifs différents, l'une n'attaquera pas l'autre...

 

 

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Pour les supports de nacelle, j'ai cette fois utilisé de la colle en tube à aiguille (mais nous aurions pu continuer avec la colle fluide). Les pièces sont assez petites et solides pour être maintenues avec des pinces à linge (attention, la plupart du temps, elles ont un serrage trop puissant comparativement à la fragilité des pièces!).


Après séchage et ponçage, elles ont été collées aux nacelles avec de la colle fluide. Le joint a été renforcé par un passage de colle liquide, en faisant glisser l'aiguille le long de la petite tranchée présente au raccordement des deux pièces. L'intérêt est de faire fondre légèrement à cet endroit le plastique, et donc de créer un petit bourrelet que nous supprimerons par ponçage. Le joint deviendra ainsi invisible (ou du moins très réduit).

 

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Il restera par la suite à les poncer finement, et à mastiquer les petites imperfections. Nous verrons cela lors d'un prochain article.

 

Dernier point, si jamais vous êtes confrontés à des bavures de colles (ça arrive, même aux meilleurs...), pas de panique!

S’il s'agit d'une grosse coulure, on enlève l'excédent avec un seul passage de papier essuie-tout, et on laisse sécher (plusieurs heures)!

Avec des abrasifs fins et un peu de mastic, vous verrez que l'on peut rendre ce genre d'accident tout à fait invisible!

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 20:09

Dans cette partie, nous allons nous attaquer à la réalisation des nacelles moteurs.


Nous allons découvrir :

La peinture sur grappe

L'importance d'avoir des surfaces de collage sans peinture

Une technique simple de peinture à effet relief

L'importance de l'assemblage à blanc

L'utilisation de la colle cyanoacrylate

Le serrage et le maintien des pièces

L'utilisation de la colle fluide (pinceau)

L'utilisation de la colle liquide (aiguille) 

 

Commençons par la peinture de l'intérieur des nacelles en noir mat. Pourquoi? Parce qu'un examen rapide des pièces faisant office de tuyères montre que l'intérieur des nacelles sera visible via l’ouverture formée par les trois picots... La peinture noire sera un trompe l'œil suffisant pour ne pas remarquer que les nacelles sont désespérément vides. Pour la même raison, on peindra certe la face mais aussi le dos des pièces représentant la soufflante (avec les ailettes).


Pour ces éléments, on appliquera la même technique que celle de la sous couche du pilote : de la peinture acrylique diluée, en une ou deux couches fines, en utilisant cette fois un pinceau plus gros (taille 5 par ex.).

 

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On remarque que j'ai légèrement débordé sur les faces d'encollage des nacelles. Ces débordements devront impérativement être éliminés par un petit ponçage, en utilisant la lime à ongle. Ca prend 30 secondes, et c'est indispensable pour permettre un bon collage. Si vous avez lu l'article sur ma première maquette, vous savez pourquoi. Sinon, tant pis pour vous...

Je plaisante... La colle à maquette a cette particularité de faire légèrement fondre le plastique, et de créer une soudure entre les pièces. Le terme de "colle" n'est d'ailleurs pas correct, car elle n'a aucun pouvoir adhésif. Donc si elle est au contact de peinture, et bien il ne se passe... rien.

 

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Technique simple pour créer des reliefs (comme déjà expérimentée sur le pilote) : peindre avec de la peinture couleur "aluminium" les ailettes sur une sous couche noire, sans recouvrir cette dernière dans les creux... On utilise ici de nouveau un pinceau fin (N°2), et une peinture acrylique légèrement diluée.

 

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Le résultat. A noter que les entrées d'air ont été peintes en blanc, d'après la documentation glanée en phase préparatoire (plusieurs fines couches, car le pouvoir couvrant du blanc  est très faible comparativement au noir par exemple), et que les débordements cités plus haut ont été éliminés.

 

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Peinture des tuyères avec une teinte acier (gamme acrylique Games Workshop). Pas de nouveauté à ce niveau.

 

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On détache les pièces des grappes, comme nous l'avons appris dans l'article 2. A l'endroit des fixations, de petites bavures sont à éliminer avec la lime à ongle. Elles laissent apparaitre le plastique, et il conviendra donc de retoucher ces petites zones avec un peu de peinture.

 

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Indispensable: Il faut toujours, toujours effectuer des assemblages à blanc (c'est à dire sans colle) pour vérifier que les pièces joignent correctement. Cela doit devenir un réflexe systématique. En effet, il est rare qu'aucune retouche ne soit nécessaire dans un assemblage, et une fois que l'on a encollé les pièces, il devient difficile de rattraper le coup (c'est toutefois possible). Ici, en plaçant la tuyère et la soufflante dans une demi coquille, et en refermant la nacelle, on se rend compte (à temps) que les pièces ne joignent pas...

 

 

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En enlevant la tuyère, le jour entre les deux pièces persiste. C'est donc le diamètre de la soufflante qui est un peu trop grand. On va donc poncer progressivement le pourtour de la pièce, et faire plusieurs essais d'assemblage à blanc jusqu'à ce que ce jour disparaisse. On voit sur la 2ème photo la soufflante retouchée (à gauche) et celle d'origine (à droite, donc).

 

 

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 14:38

Passons maintenant à la réalisation.

 

Première étape et mise en jambe, la peinture du pilote.

 

Nous allons apprendre ici:

A  détacher et ébavurer une pièce,

A diluer notre peinture,

A peindre,

A prendre soin de nos pinceaux...

 

Voici quelques outils dont nous allons avoir besoin pour cette première phase, à savoir:

Une petite pince coupante (indispensable), que l'on peut se procurer en magasin de modélisme ou d'électronique,

Un cutter avec des lames sécables, de petite taille (magasin de bricolage, hypermarché),

Une lime à ongle en carton, dont les deux faces ont des abrasifs différents (hypermarché),

De la patafix, très utile et qui rend de nombreux services (hypermarché),

Une pince à linge ou tout autre support (tube d'aspirine, bouchon en plastique) permettant de manipuler les petites pièces fixées à la patafix,

Un pinceau de qualité.


Concernant ce dernier point, il est indispensable d'acheter ses pinceaux en magasin d'arts, ou en boutique de modélisme. Pour les petits détails, la taille doit être inférieure à 2, mais c'est surtout la qualité de la pointe qui compte. Choisissez bien un pinceau dont la pointe est parfaite (pas de fourche), en pur poil de martre par exemple. Et prenez en grand soin. Un pinceau traité correctement peut durer des années!


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Pour détacher les pièces des grappes, on utilise la pince, en plaçant les plats à proximité de la pièce. Le coté biseauté, lui, doit être orienté vers la grappe.

 

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A l'endroit des points de fixation, il reste de petites bavures. Plutôt que de les supprimer avec le cutter, il est préférable d'utiliser la lime en ongle, par petits mouvements. On commence par l'abrasif fort (coté rouge), et lorsque l'on arrive presque au ras de la pièce, on termine par l'abrasif fin (coté blanc).

 

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Les lignes de moulages sont supprimées en grattant doucement la pièce, la lame perpendiculaire à la pièce.

 

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Vient le moment de la peinture. J'utilise de manière générale, pour la peinture des petites pièces, de la peinture acrylique (diluable et nettoyable à l'eau), qui présente l'intérêt de bien couvrir et surtout, de sécher très rapidement. Ici, il s'agit d'une peinture Games Workshop, mais beaucoup de marques conviennent très bien, notamment en magasin d'arts graphiques. Il suffit de s'assurer qu'elles sont bien prévues pour le plastique.

Première règle d'or pour la peinture: il faut presque toujours la diluer, surtout si on ne veut pas qu'elle masque tous les détails... Avec l'expérience, il devient facile de savoir si la dilution est nécessaire ou non, mais pour commencer, diluez systématiquement.

 

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On commence par mélanger la peinture (ce type de pot se secoue, sinon on peut remuer avec un petit tournevis par exemple). Pour la dilution, avec ce genre de peinture et de petites surfaces, une bonne technique consiste à tremper l'extrémité* du pinceau dans le pot, puis à la tremper de nouveau très légèrement et rapidement dans une coupelle d'eau. Il doit se former, comme sur la photo, une petite auréole. On a ainsi sur la pointe une peinture légèrement diluée, qui va permettre de peindre avec de fines couches de peinture.

 

*C'est toujours le cas, jamais plus du tiers du pinceau ne doit être trempé dans le pot...

 

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On recouvre le pilote d'une fine couche de peinture noire diluée, qui n'a pas empatté les détails. L'intérêt de cette sous couche noire est de nous permettre de peindre par la suite les vêtements, le visage, etc... en laissant les plis, creux et zones d'ombre en noir, et ainsi de créer facilement et rapidement un effet de relief, suffisant à cette échelle.

 

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Vient maintenant le nettoyage du pinceau. Ne négligez jamais cette étape qui doit devenir un automatisme pour garder les pinceaux en bon état. Cette fois, on va tremper tout le pinceau dans une coupelle d'eau, sans lui faire toucher le fond pour ne pas le tordre. Et en l'essuyant doucement d'avant en arrière (et jamais d'arrière en avant) sur un essuie tout. La peinture diluée se dépose sur le papier absorbant. On recommence l'opération autant de fois que nécessaire jusqu'à ce que les traces sur le papier ne soient que de l'eau. A ce moment, si on ne peint plus pendant quelques dizaines de minutes, on mouille le pinceau, et on le passe plusieurs fois, doucement et toujours dans le sens du poil, sur un savon. On reforme la pointe en faisant glisser délicatement les poils entre les doigts, et on laisse sécher. Le savon va ainsi garder la pointe du pinceau en forme. Traités ainsi, les pinceaux peuvent durer une vie entière (les miens ont plus de dix ans).

Dernière remarque: on ne laisse jamais un pinceau tremper dans un bocal d'eau, la pointe contre le fond. Sinon, il sera définitivement tordu et inutilisable.

 

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On peut maintenant démarrer la peinture du pilote. Pour ce genre d’exercice, ma recette (il en existe plusieurs) est la suivante :

On fixe la figurine sur un support pour pouvoir la manipuler aisément (patafix sur une pince à linge dans mon cas).

On utilise peu de peinture, cette fois ci peu ou pas diluée, prise sur la pointe du pinceau, en prenant soin d'enlever le surplus en posant délicatement la pointe sur de l'essuie tout avant de peindre.

On peint la figurine comme si on l’habillait, c'est-à-dire selon l’ordre des couches successives de vêtements. Ainsi, en cas de débordement, la couche suivante va pouvoir le recouvrir.

On peint les couleurs claires puis les couleurs foncées : ces dernières ont un pouvoir couvrant supérieur, et peuvent là aussi recouvrir les petites erreurs.

Enfin, on laisse aux jointures des couleurs une fine ligne de la sous couche noire, qui va simuler un effet d’ombrage (ex. raccord gant / manche, raccord visière / casque, etc…).

Pour notre figurine, l’ordre va donc être :

Visage (chair)

Gants (cuir)

Combinaison (olive)

Gillet (kaki)

Masque (gris)

Casque (blanc)

Visière (vert)

On peut utiliser un pinceau plus fin pour ces détails, mais encore une fois, un pinceau N°2 avec une pointe bien formée suffit.

Faites surtout selon votre talent, et n’essayez pas d’en faire trop au début. Mieux vaut une figurine à la peinture nette, que vouloir à tout pris représenter les yeux et avoir un pilote à l’allure de taupe. Vous allez progresser, mais ne brûlez pas les étapes !

 

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 14:10

Bonjour !

 

Si vous avez lu le message de bienvenue de ce blog, vous savez que l’un de ses objectifs est de proposer aux débutants des montages pas à pas qui se veulent les plus pédagogiques et exhaustifs possible.

 

Mon premier article vous laissait aussi deviner une humeur quelque peu nostalgique en ce moment, avec ces souvenirs de premiers montages, pour la plupart totalement ratés.

 

Alors voilà, je me suis lancé un défi sommes toutes assez simple, et surtout très « fun », qui consiste à remonter toutes ses vieilleries, avec la patience que j’ai su acquérir depuis, quelques tours de mains supplémentaires, quelques outillages que je ne possédais pas à l’époque et qui sont en réalité indispensables… Mais dans le même esprit qu’un montage de débutant, ce qui signifie que l’aérographe se doit de rester au placard, et que tout sera peint au pinceau. De même, pas –ou peu- de scratch, pas de re-gravure, pas d’accessoires du commerce (kits d’amélioration en résine ou photo-découpe). Tout cela sera développé sur d’autres montages.

 

Ces vieilles maquettes (des Matchbox) acquises « pour pas cher » via Ebay, seront de parfait supports pour un montage quasi « from the box »… Et quel plaisir, à l’ouverture de la boite, d’avoir tant de souvenirs qui reviennent.

 

Allons-y donc pour ce premier montage, celui d’un A-10 au 1/72ème. Dans mes souvenir, ma principale erreur sur cette maquette, que j’ai du monter vers les 10-12 ans, avait été d’avoir voulu retoucher la peinture qui avait débordée sur les montants de la verrière avec un peu de white spirit. Donc, leçon N°1, ça, c’est mal… C’est mal parce que la plupart des diluants pour peintures enamels attaquent le plastique, et le white spirit (comme l’acétone par exemple) fera invariablement blanchir de façon irrémédiable le plastique transparent. Il faut donc avoir fait l’erreur pour le savoir, ou que quelqu’un vous le dise. Voilà, je vous l’ai dit, vous n’avez plus d’excuses.

 

Ouvrons donc cette boite. On retrouve les 3 grappes de différentes couleurs typiques des Matchbox, une grappe transparente avec la verrière, une notice succincte et une planche de décals permettant de réaliser deux avions.


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En parcourant la notice, on remarque plusieurs choses :

- Un petit guide de peinture, avec les références des peintures Revell, que l’on pourra recouper avec ce site : http://scalemodeldb.com/paint

- Le découpage un peu compliqué qui va imposer de nombreux collages et donc de nombreux joints à traiter
- L’absence de lest qu’il faudra pourtant mettre, le train étant tricycle, et les nacelles moteurs mettant beaucoup de poids sur l’arrière
- Le cockpit, très vide comme à l’accoutumé sur les kits Matchbox, mais particulièrement critique ici avec une grande verrière qui laissera cette zone bien visible…

Pour le reste, rien de bien particulier à signaler.

 

Premier travail de tout maquettiste un minimum impliqué, la recherche de documentation, pour deux raisons :

-En savoir un peu plus sur l’avion que l’on est train de monter,
-Aider à la décoration et à la pose des décals (surtout avec le peu de renseignements des notices Matchbox),
-Repérer les grosses erreurs et les oublis du fabricant, et choisir (ou non) de les corriger).

Puisque vous êtes sur ce blog, c’est que vous avez internet… Sachez qu’on trouve à peu près tout sur le net, qui est une source extraordinaire de documentation.

 

Après quelques recherches, on se rend compte que la désignation sur la boite n’est pas correcte (ça commence bien), et qu’il ne s’agit pas d’un A-10A mais d’un YA-10A, autrement dit du prototype et de l’avion de pré-série.

 

YA-10A


 

Plus d’infos et de photos, par exemple, ici :

http://www.nationalmuseum.af.mil/factsheets/factsheet.asp?id=3199

 

Globalement, les formes semblent à peu près justes, sauf sur la partie inférieure des dérives. Il manque aussi la sonde pitot très visible sur le nez.

 

Par contre, la verrière plus grande et le canon plus petit que sur les appareils de série sont bien pris en compte. De même que l’absence de raccord Karman. Quelques photos en couleur nous permettront de lever certains doutes. Mais il existe malgré tout peu de photos de ces prototypes, et nous serons sans doute amenés pour certains éléments à interpréter ou imaginer…

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 11:47

Papy Mudry, comme les passionnés d’aviation avaient coutume de l’appeler, s’en est allé en 2006 en laissant derrière lui une superbe lignée d’avions qui ont marqué l’histoire de la voltige moderne.

Des ateliers de Bernay, en Normandie, sont notamment sortis les célèbres CAP 230 et tous leurs dérivés, qui ont raflé de nombreux titres nationaux, européens et mondiaux.

Cette première vidéo, qui jouie d’un montage particulièrement efficace, mets en scène un CAP 10, précurseur de  cette belle lignée, né à la fin des 60’s et qui a formé des générations de pilotes, notamment dans l’armée de l’air et l’aéronautique navale.

 

 


 

Et ce qu'est aujourd'hui la voltige moderne (pensez à prendre un petit sac en kraft et à le garder à portée de main):

 

 


 

 

Alors, tenté par un petit tour? Ouh, ouh, vous êtes toujours là? Ca va, vous êtes tout blanc?

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 15:07

A travers cet article, de nombreux maquettistes ayant fait leurs armes sur des modèles des années 80 vont se reconnaitre. Pour nos amis débutants (jeunes ou pas), ces quelques lignes peuvent être riches d’enseignements puisque qu’elles vont vous décrire à peu près tout ce qu’il ne faut pas faire… Et que nous avons à peu près tous fait.

Retour en arrière donc, séquence « nostalgie ».

Dans ces belles années 80 - avec le recul, hein, parce qu’à l’époque, elles ne semblaient pas si belles, ces années là… Dans ces années 80, donc, les maquettes s’achetaient chez le libraire du coin, pour quelques dizaines de francs (une poigné d’Euros pour vous autres les djeuns, ça va, la ramenez pas), sur un présentoir en dessous des majorettes. En clair, à hauteur des yeux et des mains de tout ce qui avait moins de 12 ans. Le choix était assez limité en modèles et en marques, mais les boxarts alléchants tapaient juste dans nos cœurs d’enfants.

Il y avait là essentiellement des maquettes Heller Humbrol, avec sur le couvercle une photo de la maquette terminée sur un fond dans les tons marron, façon pub de Whisky. Et puis les Matchbox, avec leurs fameuses grappes en 2 ou 3 couleurs, qui permettaient en théorie de se passer de peinture (beurk…).

 

 

 

Heller Humbrol 2

 

Matchbox

 

Notre sympathique libraire, en plus des maquettes, vendaient tout ce qu’il fallait pour foirer convenablement notre modèle, à savoir :

  • -De la colle en tube qui déversaient systématiquement des litres sur des pièces de quelques millimètres (il ne nous serait pas venu à l’idée à l’époque de faire autrement que mettre la colle directement sur les pièces, pauvre de nous…),
  • -De la peinture à maquette de la gamme Humbrol (de bonnes peintures, mais comme il manquait toujours la bonne couleur, voir que nous nous foutions pas mal de respecter la bonne teinte, on avait à la fin des couleurs plus qu’approximatives…),
  • -Et des pinceaux d’écolier, destinés à peindre avec de la gouache, et qui avaient la particularité de perdre leurs poils en les laissant collés, bien en évidence sur notre jolie (hum…) peinture.

Et c’est à peu près tout. Pour le reste, il fallait s’arranger avec ce qu’il y avait à maison, ou plus précisément dans l’atelier du papa, à savoir tout un tas d’outils et de matériels destinés au « bricolage », le vrai, le gros, celui pour les hommes. Donc tout un tas de machins pas du tout adaptés à la minutie et à la petitesse des pièces d’une maquette.

Ce que le jeune maquettiste arrivait à récupérer auprès de ses parents (hélas oui, la maman allait elle aussi souffrir de cette vocation naissante, c’est même souvent elle qui va la tuer dans l’œuf en voyant l’état de la table du séjour après la séance de peinture du fiston) :

  • -Un cutter émoussé vingt fois trop gros
  • -Des limes à ongles en carton (je vous l’avais dit, la maman était mise à contribution)
  • -Du papier de verre (pour le bois, rayures assurées sur le pauvre plastique)
  • -Du White Spirit (au mieux, parfois tout un tas de diluants pas du tout adaptés pour les peintures ennamels)
  • -Des pinces à linge au serrage beaucoup trop puissant
  • -Du papier journal pour protéger la table citée plus haut (ceux qui ont abandonné le maquettisme sous la pression parentale ont oublié cet accessoire pourtant indispensable)
  • -Des tonnes d’essuie-tout

Avec tout ce matériel fièrement rassemblé, le jeune maquettiste en devenir se lançait donc dans l’ouvrage, avec l’impatience qui le caractérisait à cet âge et qui allait devenir sa marque de fabrique.

 

Etape 1 : Bien lire la notice.

Cette étape, le jeune maquettiste a tendance à s’en foutre. Grave erreur qui va conduire très certainement à :

  • -Oublier de lester le nez de l’avion qui tombera systématiquement le croupion en arrière (de toute façon, à 10 ans, on ne sait pas ce que ça veut dire, lester)
  • -Oublier d’insérer des éléments dans le fuselage avant de le refermer (les premières maquettes se passent souvent d’aménagements intérieurs à cause de ce « petit oubli »)
  • -Et le très classique oubli de percer les trous dans les ailes pour fixer les charges externes (bombes, missiles, etc…). Problème que notre jeune prodige résoudra aisément en les plaçant n’importe où à grand renfort de colle dégoulinante.

 

Etape 2 : peindre certaines petites pièces, difficiles à manipuler, directement sur les grappes.

Ca, c’est ce que dit la notice. Rappelons que notre jeune artiste ne l’a pas lue, donc il ne le fait pas. De toutes façon, beaucoup de pièces ne seront pas peintes, parce que :

  • -J’ai pas la bonne couleur,
  • -Ca se verra pas (en réalité, ça se voit toujours…)
  • -Je ne vois pas l’intérêt de peindre une pièce en gris foncé alors que le plastique est déjà gris (clair, soupir…)

 

Etape 3 : Détacher les pièces des grappes.

Rappelons que nous ne disposions alors que d’un cutter qui de toute façon ne coupe pas. Enfin, le plastique, parce que les doigts ça va, il les coupe. De toute façon, ça n’a pas vraiment d’importance, notre jeune maquettiste va préférer détacher les pièces (toutes dès maintenant, histoire d’en perdre un maximum) en les tordant au niveau des attaches. C’est bien plus pratique, rapide et moins dangereux que le cutter. Toutes les pièces auront donc de jolis trous aux niveaux des fixations (quand elles ne seront pas cassées) qui resteront tels des points noirs sur un nez, puisque le mastic ne fait parti de notre panoplie. Pas grave, la tonne de colle bouchera tout ça.

 

Etape 4 : l’assemblage du gros œuvre, ou « la mise en croix » (voir le chemin de croix…).

C’est là que commence véritablement le massacre. Notre jeune ami sort donc son tube de colle à maquette, dont le principe (il l’ignore encore et va l’ignorer pendant de longues, très longues années) consiste à faire fondre le plastique pour créer une soudure qui va se solidifier à l’air et rendre le collage très solide. On peut donc en déduire que :

  • -Moins il y a de colle, plus le séchage est rapide et le bourrelet de soudure discret,
  • -Les coulures sur le plastique le font fondre et sont difficiles à rattraper (amis débutant, c’est toutefois possible, nous verrons cela dans un prochain article),
  • -S’il y a de la peinture sur les surfaces, la colle ne pourra pas faire fondre le plastique en dessous, et ça ne collera pas,
  • -Il faut maintenir les pièces pendant que la soudure durcit à l’air.

Tout cela, notre jeune effronté l’ignore et pense que cette colle à maquette est une colle comme les autres (la UHU Stick ou la Cléopatra, et oui je vous l’ai dit, séquence nostalgie..), et que « yaka coller ». Voilà. D’où le drame.

Les ailes vont donc se voire tartinées de colle qui va joyeusement déborder de toutes parts quand elles vont être pressées contre le fuselage, et notre modéliste débutant va être sensibilisé à la patience en tentant de maintenir la dite aile en position pendant le séchage, avec ces deux mains. Sachant qu’on est parti pour des heures, vu la quantité de colle, notre jeune ami met son cerveau en ébullition pour trouver une solution. Il trouvera son salut avec un rouleau de scotch ou des élastiques qui se substitueront à ses mains, non sans remettre un petit peu de colle « pour être sûr que ça tienne ». Il retrouvera son assemblage solidifié le lendemain, s’il a réussi à patienter jusque là sans vouloir jouer un peu avec ce qui commence à ressembler à un avion…

 

Etape 5 : la peinture.

C’est là que l’on parfait le massacre.

Ca commence avant l’ouverture du pot, quand pour mélanger la peinture le modéliste débutant va le secouer énergiquement. A part pourrir l’intérieur du couvercle avec de la peinture, cette étape ne sert à rien, si ce n’est à rendre à terme le pot inutilisable parce que devenu impossible à refermer proprement. Ca continu avec l’ouverture du pot, dont le couvercle est à faire basculer avec un petit tournevis, progressivement et en tournant sur toute la périphérie du pot. Notre jeune impatient, lui, va prendre ce qui traine dans le tiroir de la cuisine (un couteau ou un ciseau), et en casser une première fois le bout trop fragile en faisant levier comme un bourrin en un seul point. Outre le fait que le fin couvercle d’acier sera tordu (en plus d’être couvert de peinture, cf. ci-dessus), le pot qui bien entendu sous l’effort va lui échapper des mains, va répandre son contenu sur un bon mètre carré. Vous vous souvenez de l’importance du papier journal sur la table du séjour ? Voilà, vous y êtes…

L’étape suivante, essentielle, qui consiste à mélanger proprement et longuement la peinture avec un bout de grappe par exemple, sera tout à fait ignorée puisque, rappelons-le, la peinture a déjà été mélangée en secouant le pot comme un dératé (ami débutant, pour ton info, elle ne l’est pas du tout…).

Vient la peinture elle-même. L’objectif du débutant va être de couvrir toute sa maquette en une seule couche, ce qui dors et déjà pose plusieurs problèmes :

  • -Comment la tenir pendant la peinture (avec les doigts, où est le problème ? Soupir…),
  • -Comment peindre la zone qui se trouve sous les doigts (le classique dilemme du carreleur qui se retrouve coincé dans le coin opposé de celui par lequel il a commencé, ça vous parle ?),
  • -Comment faire pour que l’on ne voit plus le plastique par transparence sous cette peinture qui décidément ne couvre pas beaucoup…

Notre maquettiste, plein de ressources, trouvera une solution aux deux premiers points (solutions qui laisseront irrémédiablement des traces sur la peinture fraiche, en posant par exemple l’avion sur un verre pour pouvoir peindre la dérive qui servait à le tenir). Pour le dernier point, la solution s’impose d’elle-même, il lui suffit de mettre davantage de peinture. Hé, pas con… En langage de maquettiste, on n’appelle plus ça une peinture mais une barbouille, avec l’assurance de très belles coulures du bel effet.

Enfin, dernière subtilité qui aura échappé à notre artiste en herbe : profiter de sa séance de peinture pour peindre un petit bout de plastique inutilisé, afin de tester par la suite le séchage de la peinture. Ayant omis cette étape, il n’aura d’autre choix, pour s’en assurer, que de toucher toutes les demi-heures (rappelons que notre jeune modéliste est la patience même) sa maquette, laissant autant d’empreintes digitales dans une peinture décidément trop fraiche.

Toutefois fier de son œuvre (et c’est bien là le principal), il va pouvoir laisser tremper  ses pinceaux trop gros (il faut voir la peinture des montants de la verrière, à main levée, pour s’en persuader) toute une nuit dans un verre de white spirit, pour en retrouver le poil irrémédiablement tordu le lendemain (le jeune maquettiste a une consommation frénétique de pinceau).

 

Etape 6 : les décalcomanies.

Pour le maquettiste expérimenté, c’est peut être l’étape la plus délicate. On le verra plus tard dans ce blog, elle nécessite une préparation très particulière des maquettes (lustrage et vernis) et plusieurs produits forts chers mais forts efficaces.

Pour le maquettiste débutant, c’est la plus simple. On découpe les motifs avec des ciseaux, en en entaillant un ou deux au passage, on les trempe dans un verre d’eau et roule ma poule !

Ce qui foire généralement à ce stade (une maquette de débutant souffre jusqu’au bout, vous dis-je…) :

  • -La décalcomanie est laissée trop longtemps au fond d’un verre d’eau, se détache toute seule du support, subit une tentative désespérée de sauvetage et finie par se friper sur elle-même, devenant inutilisable. Celle là n’ira pas rejoindre l’avion mais l’évier (elle restera la plupart du temps noyée au fond du verre).
  • -La décalcomanie n’est pas laissée suffisamment longtemps dans l’eau, est arrachée de force de son support et de brise sous cette pression injustifiée. Elle finira sur la maquette, à peu près reconstituée mais portera à vie une vilaine cicatrice et un méchant défaut d’alignement (genre cubisme…)
  • -La décalcomanie est ôtée de son support avec un doigt sur lequel elle s’empresse de coller. Après moult jurons, et changement de support (l’autre doigt, le jean, le verre d’eau de nouveau puis enfin un pinceau), elle finira sur la maquette. Sans colle (le support en contient un peu), sans effet ventouse, pour se décoller de façon définitive quelques semaines plus tard.

 

Etape 7 : les finitions.

Dernière ligne droite (donc celle que notre maquettiste va s’empresser de bâcler). Il s’agit maintenant de mettre en place les derniers éléments qui pouvaient nous gêner pour la peinture.

On commence par la verrière, que l’on va coller comme le reste avec beaucoup trop de colle, sur un fuselage peint (vous avez bien suivi l’étape 4 ? c’est ça, ça ne colle pas…). Avec ceci de fâcheux que le pastique est ici transparent, et que les traces de colle, et bien on ne voit que ça.

Vient maintenant le train d’atterrissage, qui va souffrir exactement du même problème, puisque les petits tenons servant à son positionnement sont couverts de peinture. Notre jeune modéliste va donc placer ses éléments maquette retournée, avec beaucoup d’application. Après séchage (rappelons qu’il n’est qu’en première année de l’école de la patience, disons donc une demi-heure), l’avion est posé sur ces jambes, pour « voir ce que ça donne ». Un sourire aux lèvres, avec la satisfaction du travail bien fait, notre jeune maquettiste regarde fièrement son avion, puis se laisse porter par ses divagations d’enfant. Il s’imagine à bord, casque sur la tête, masque à oxygène serré sur le nez, bien brélé sur son siège éjectable, en train de livrer un combat tournoyant endiablé avec quelque ennemi imaginaire. La maquette tournoie elle aussi, car elle a - à cet âge, cette double vocation à être un objet d’exposition mais aussi un jouet (ce qui lui sera invariablement fatal dans les heures / jours / semaines qui viendront). Puis notre jeune pilote à la vocation naissante repose sa fière monture sur ces jambes avant d’aller se coucher, des rêves plein la tête. Hélas, la colle pas encore sèche ne pourra maintenir les jambes en place qui, sous le poids de la maquette, vont finir par fléchir pour donner à cette première réalisation une allure d’avion fin bourré.

 

Un peu déçu le lendemain au réveil, notre jeune maquettiste se promet de faire plus attention la prochaine fois. Elle lui plait malgré tout, cette maquette, et elle aura bien du mal à rester tranquillement en place sur cette étagère que sa fragilité devrait lui interdire de quitter.

 

Une passion est née, et des maquettes il y en aura d’autres. Mais celle là, ce sera pour toujours la première. Elle terminera peut être dans une poubelle, victime d’un tri drastique ou d’un déménagement. Mais elle restera toujours dans un coin de sa mémoire, même bien des années plus tard.

 

Pour moi, c’était un F4U-1D de Hasegawa.

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29 janvier 2011 6 29 /01 /janvier /2011 18:12

Bien le bonjour à vous!

 

Sachez qu'ici tout le monde est le bienvenu, pour la bonne et simple raison qu'il n'y a rien de particulier à y trouver. Comme beaucoup de chose sur le net, en fait.

 

Quel intérêt alors? Sans doute aucun, encore que... J'aime à croire qu'au détour d'un article, au détour d'une pensée, le surfeur que vous êtes pourra peut être:

 

-Etre consterné par la crétinerie du propos tenu,

-Etre ébloui par la pertinence du propos tenu (mais bien sûr...),

-Apprendre quelque chose (il y aura quand même quelques articles pédagogiques, vous verrez...)

-S'en foutre royalement (à dire vrai la proposition la plus crédible).

 

PlasticFutile...

 

Pourquoi ce titre? Parce que le point de départ de ce blog va consister à échanger autour d'une de mes passion, la maquette en plastique, d'où le "plastic". Quelle créativité, je m'étonne moi même.

Un loisir qui est une école de patience, d'exactitude, d'habilité manuelle, et à laquelle les maquettistes peuvent consacrer des heures, des jours, des semaines... une vie même, pour au final construire des p'tits navions (ou bateau ou Dieu ne sait quoi) qui n'intéressent qu'eux même et dont à peu près tout le monde se fout. Et tous ces modèles, quand le maquettiste partira pour le grand voyage (comme tout le monde, un jour ou l'autre), termineront au mieux dans un musée (pour les plus belles pièces, et encore), ou plus vraisemblablement à la poubelle. Des centaines, des milliers d'heures de travail, à la déchèterie, broyées, recyclées en bouteille d'eau ou pire, en boitier d'un CD de Larusso (oui, je sais, elle est sans doute morte mais elle restera mon cauchemar musical à jamais). D'où le futile. Plastic futile... Je m'étonne encore.

 

Ouh là, bonjour l'ambiance, qu'est ce que c'est que ce blog, vous demandez-vous. Rassurez vous, on n’est pas là pour broyer du noir, mais il est important quand même de garder en tête l'utilité de ces petits objets, à savoir à peu près aucune... Important quand on sait les débats sans fin qui peuvent se dérouler autour de la couleur du palonnier1 d'un avion qui n'a jamais quitté le stade de la planche à dessin, pour les maquettistes les plus puristes. Il faut de tout pour faire un monde, et j'ai beaucoup de respect pour les maquettistes les plus pointilleux. Mais il ne faut pas tomber dans l'intégrisme et ce ne sera clairement pas l'ambiance ici!

 

Et puis, futile sous-entend que tout ça n'est qu'un loisir, et que j'aborderai ici toutes sortes d'autres sujets. Futiles eux aussi, ou moins au gré de mes humeurs.

 

Enfin, et c'est peut être à la base une des principales raison qui me poussent à créer ce blog, je vais essayer de poster régulièrement des montages de maquettes "pas à pas", vraiment destinés aux débutants. C'est souvent un vrai manque sur le net, et mon neveu se lançant (pauvre gosse) dans cette curieuse passion, j'espère qu'il y trouvera certaines réponses.

 

Voilà qui clos cette petite introduction, j'espère vous voir nombreux fréquenter les pages de ce blog naissant, qui ainsi pourra grandir, devenir énorme, devenir monstrueux, m'apporter plein de fric et me permettre, qui sait, de devenir moi aussi un multi millionnaire2 à partir d'une idée… futile.

 

 

1les pédales dans le cockpit qui permettent d'actionner la gouverne de direction d'un avion et de le faire tourner autour de l'axe vertical, le lacet. Ah bah oui, l'aéronautique, c'est plein de termes compliqués, il est vrai qu'il eu été plus simple d'appeler ça les pédales de lacet ou mieux, les pédales pour tourner. Mais c'est plus long et ça a moins de gueule...

 

2Ah merde, j'ai pas pensé à insérer de la pub. Bon, bah raté.

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