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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 18:15

Grande nouvelle, le YA-10A est terminé... Mais la rédaction des articles est très, très en retard!

 

Allez, on passe maintenant à la peinture...

La maquette a beaucoup été manipulée, il convient donc de la nettoyer pour enlever toute trace de gras, qui pourrait empêcher la peinture d'adhérer.

 

A ce propos, je me rends compte d'un oubli dans ma démarche... Lorsque l'on commence la maquette, il faut penser avant tout à nettoyer les pièces, en trempant les grappes dans un évier rempli d'eau avec du liquide vaisselle. Ensuite, on rince à l'eau claire, et on laisse sécher. Pourquoi? Parce que les moules d'injections sont souvent légèrement lubrifiés, pour permettre aux grappes de s'en désolidariser correctement.

Elles sont normalement lavées chez le fabricant, mais il peut parfois rester des résidus...

 

Revenons à nos moutons, ou plutôt à notre modèle.

Pour préparer la peinture, j'ai l'habitude de systématiquement passer la maquette à la laine d'acier d'ébéniste, en qualité 000 (extra fine). Elle rend les surfaces bien mattes, augmente l'adhérence de la peinture et permet de gommer les petites rayures générées au ponçage.

 

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On prend une petite boule de laine, et on frotte la maquette sans trop appuyer, par petits mouvements circulaires. Attention à ne pas traiter les pièces transparentes!

Une fois cette opération terminée, de petites poussières se sont déposées un peu partout. On les élimine par soufflage, et/ou en utilisant un gros pinceau souple. Un coup d'aspirateur sur la zone de travail n'est pas superflu: la laine d'acier se dépose un peu partout...

Lorsque vous passez à l'opération peinture, travaillez toujours dans un environnement propre, rangé, et le moins poussiéreux possible!

 

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Passons maintenant à la peinture.

Nous allons avoir besoin du matériel suivant:

- Au moins 2 pinceaux de qualité, un rond (taille 5), et un plat (taille 6). Un plus petit à portée de main peut s'avérer utile (rond, taille 3 ou 4).

- Du diluant: en fonction du type de peinture, de l'eau ou de l'alcool (acryliques), ou du white spirit ou du diluant cellulosique (enamels).

- Un petit récipient (un pot de yaourt en verre est parfait).

- Des supports pour poser la maquette en cour de séchage.

- Des gants pour la manipuler (rayon produit d'entretien, sans talc svp!).

- De la peinture.

 

On peut épiloguer des heures quant au choix du type de peinture, acrylique ou enamel. Chacune a des qualités et des défauts, et chaque maquettiste ses préférences.

Il fut un temps ou la question ne se posait pas, les peintures acryliques étaient peu performantes, couvraient mal, disposaient de peu de teintes, etc... Aujourd'hui, elles sont tout à fait recommandables.

Plusieurs avantages plaident en faveur de ce type de peinture:

- Elles se diluent à l'eau ou à l'alcool pharmaceutique (70°),

- Elles ne sentent pas,

- Elles sèchent très vite.

En fait, c'est ce dernier avantage qui paradoxalement, peut constituer leur principal défaut. Si un temps de séchage court est très intéressant quand on peint à l'aérographe, il est plus embêtant pour une peinture au pinceau. Les zones de recouvrement risquent d'être plus délicates, car la peinture aura partiellement séché quand on viendra raccorder une zone. Ce n'est pas impossible, ça demande simplement une bonne dilution et une certaine rapidité d'exécution. Mais pour débuter, il est peut être plus sage de se tourner vers les enamels (du moins pour une peinture au pinceau).

Ces dernières puent (il n'y a pas d'autre mot), se diluent avec des produits dangereux, et sèchent beaucoup plus lentement. Ce dernier point oblige à protéger la maquette de la poussière entre deux séances de peinture (en la rangeant dans une boite par exemple), et à bien respecter les temps de séchage avant de la manipuler et de passer d'autres couches. Mais les raccords sont beaucoup plus faciles à gérer.

C'est vous qui voyez...

 

Pour ma part, j'ai utilisé une peinture enamel brillante (Humbrol Ref. 40 gris pâle), parce que c'est la teinte la plus approchante dont je disposais. Le fait que la peinture soit brillante n'est pas un problème, bien au contraire. D'une part, une peinture brillante est plus facile à lisser (les traces de pinceau sont peu visibles), d'autre part il faut de toute façon avoir une surface brillante avant la pose des décals (nous verrons plus loin pourquoi). En revanche, elle est encore plus longue à sécher qu'une peinture matte.

 

On ouvre le pot avec un petit tournevis, en faisant progressivement levier sur tout le tour du couvercle. Si vous essayez de le faire en un seul endroit, à part tordre le couvercle, il ne se passera pas grand chose...

A l'ouverture du pot, on a une peinture à la consistance étrange...

 

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Les pigments sont au fond du pot, il faut donc bien mélanger pour avoir une peinture homogène. On peut pour cela utiliser un morceau de grappe. Ici, le mélange n'est toujours pas correct.

 

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Prenez votre temps, ça peut être long, mais il est indispensable de bien mélanger la peinture. Voilà qui est fait:

 

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Le secret d'une peinture réussie est le suivant:

- Utiliser une peinture correctement diluée (ni trop, ni trop peu)

- Passer plusieurs fines couches, et certainement pas une épaisse!

- Croiser les couches

 

Pour ce qui est de la dilution, la bonne consistance est proche du lait... Plus épais que l'eau, moins que le yaourt.

Quand on a pris l'habitude, ça devient facile de juger de la dilution d'une peinture, mais quand on débute, le mieux est de s'entrainer... Essayez donc sur une pièce de plastique comme une carte de fidélité par exemple (mais si, vous en avez, et vous savez que ça ne sert à rien...). La peinture ne doit pas couler, elle doit s'étendre facilement avec le pinceau, ne pas donner l'impression qu'elle colle, vous laisser le temps de travailler... Elle ne doit pas trop couvrir au premier passage, et rester très légèrement transparente.

Si après votre essai, la peinture se comporte comme je viens de le décrire, alors c'est tout bon!

Avec un pot enamel neuf, la plupart du temps, il est inutile de diluer. Quand le pot a un peu vieilli, cela devient souvent nécessaire (du solvant s'est évaporé).

 

On débute la première couche sur le stabilisateur. Voyez comme la peinture n'est pas tout à fait opaque. C'est très bien comme ça, la couche est fine, la gravure n'est pas bouchée, et il faudra une deuxième (voire une troisième) couche pour être bien couvrant.

 

J'ai pour cette partie utilisé un pinceau plat, assez large (N°6).

 

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Tout l'empennage a été traité.

 

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Peinture du reste du fuselage. J'ai essentiellement utilisé le pinceau plat, mais certaines zones (autour des nacelles moteur) ont nécessité un pinceau rond (N°5), et d'autres un pinceau plus fin (montant de verrière, rond N°4).

Pendant la séance de peinture, il faut régulièrement nettoyer les pinceaux avec le diluant, pour empêcher la peinture de sécher sur ces derniers. Quand cela arrive, on le sent par une difficulté à étaler la peinture (le pinceau semble "coller").

 

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Fin de la première couche sur le fuselage. Nous avons manipulé la maquette par les ailes... Si nous voulons poursuivre, on se demande bien comment la tenir, puisque le fuselage est couvert d'une peinture qui va mettre environ 24h à sécher. La séance de peinture va s'arrêter là pour aujourd'hui, en prenant soin de peindre un bout de notre carte de fidélité avant de nettoyer le matériel. Cet échantillon va nous permettre de juger, dans 24 heures, du séchage de la peinture, en évitant de mettre une vilaine empreinte digitale sur le fuselage... Eh ouais, pas con!

On protège la maquette de la poussière, et on nettoie les pinceaux comme nous l'avons vu  précédemment, à savoir:

- Tremper la pointe dans le diluant sans laisser le pinceau reposer au fond du bocal,

- Essuyer délicatement le pinceau sur l'essuie-tout, juger de la couleur du dépôt,

- Recommencer les deux opérations précédentes jusqu'à ce que l'auréole sur l'essuie-tout soit transparente,

- Humidifier la pointe du pinceau avec un savon, et former la pointe,

- Stocker le pinceau verticalement, pointe en haut.

 

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Deuxième séance de peinture, pour passer la première couche sur les ailes, cette fois. On s'est au préalable assuré que la peinture du fuselage était bien sèche (avec note échantillon). L'utilisation de gants pour manipuler la maquette est fortement recommandée (à moins de vouloir passer sa vie à la nettoyer entre chaque séance).

 

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Travail par zones.

On place un peu de peinture au centre de la zone, on la "tire" avec le pinceau, perpendiculairement à l'aile. Puis on croise une première fois, sans recharger le pinceau, cette fois parallèlement à l'aile. On termine en tirant la peinture une dernière fois, de nouveau perpendiculairement. Cela est facilité par le fait que la peinture enamel se travaille relativement longtemps, et que la zone de travail est petite. Sur de plus grandes zones, il préférable de bien "tirer" la peinture, sans nécessairement croiser...

Avant de passer à la zone suivante, on nettoie rapidement le pinceau (une seule fois dans le diluant, inutile d'avoir sur l'essuie-tout une auréole transparente, puisque la séance de peinture n'est pas terminée).

 

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Deuxième zone. On a le temps, certes, mais il s'agit quand même de ne pas trop trainer pour que les raccords entre zones soient bien fondus. Si jamais la première zone avait trop séché, et que les traces de pinceau étaient trop marquées au niveau du raccord, il faudrait laisser en l'état. La seconde couche sera la plupart du temps suffisante pour faire disparaitre tout ça. A défaut, après séchage, un léger ponçage à l'abrasif très fin et à l'eau fera tout rentrer dans l'ordre.

 

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Tout l'intrados a été traité. A noter, là encore, une peinture pas tout à fait opaque, signe que la couche est fine et la peinture correctement diluée.

 

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L'extrados de la même aile peint.

 

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Ca y est, la première couche est intégralement passée. De nouveau, on utilise notre morceau de plastique pour créer un échantillon, puis on protège la maquette et on nettoie les pinceaux.

 

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Après une deuxième couche, la teinte est bien opaque et homogène. Une troisième couche ne sera pas nécessaire. A noter qu'il est préférable que le sens de passage du pinceau soit croisé entre les couches.

Par exemple, si on applique deux couches sur l'aile, la première est réalisée parallèlement à l'aile, la seconde perpendiculairement (dans le sens "du vent", ou du vol...). C'est important pour les peintures mattes, moins pour les peintures brillantes...

Quatre séances de peinture (deux pour les ailes, deux pour le fuselage) auront été nécessaires pour arriver à ce résultat:

 

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