C'est à cette étape que notre maquette va commencer à ressembler à un avion. C'est aussi là que nous allons sérieusement entamer notre stock d'abrasifs et de mastic, surtout avec ce modèle!
Première mise en croix, sans rien coller... C'est le moment d'observer et de réfléchir.
Premier constat, tout cela s'ajuste fort mal (quelle idée de ressortir des antiquités pareilles, d'ailleurs...).
Il faudra du mastic à tous les joints, ou presque.
Deuxième constat, quand les nacelles sont en place, il devient difficile de travailler autour des ailes et des empennages.
On va donc coller en premier les ailes et les stabilisateurs, mastiquer les joints et les poncer. Puis on collera les nacelles, en traitant les joints de la même façon. Enfin, on mettra les dérives en dernier. En procédant de la sorte, nous ne devrions pas être embêtés pour poncer, mastiquer, etc...
Allez, c'est parti. On commence par poncer les joints mastiqués à l'étape 4-2, à l'abrasif fin de carrossier et à l'eau, comme déjà vu.
Astuce du jour, bonjour!
Pour ne pas faire de trop gros cordons de mastic, inutilement longs à poncer, on peut lisser le joint à l'acétone.
La technique est la suivante: on traite le joint au pinceau avec un mastic légèrement dilué à l'acétone puis, sans trop attendre, on passe une fois un coton-tige le long de ce joint, le dit coton-tige ayant été préalablement humidifié à l'acétone. Humidifié, ça ne veut pas dire trempé! Il faut donc après l'avoir légèrement imbibé, le presser contre le bord de la coupelle pour enlever l'excédent.
Attention, l'acétone fait fondre le plastique, il convient donc d'être prudent à ce stade. Mais sous réserve de ne pas passer 36 fois avec ce coton tige, et de s'assurer qu'il n'est pas trempé, tout devrait bien se passer, rassurez-vous!
Montage à blanc des dérives. Un vilain jour disgracieux apparait.
La cause est le tenon de centrage, trop long, qu'il convient donc de raccourcir par ponçage.
Nouvel essai: c'est mieux! On ne colle pas encore à ce stade.
Tous les éléments ont été mastiqués individuellement (les manipulations sont plus faciles à ce stade).
Ponçage des joints, et nouvel assemblage à blanc. Les ailes, les nacelles, les empennages, rien ne tient seul... La maquette est vieille et accuse sont âge (les productions modernes sont bien plus facile à ce niveau) !
Il va donc nous falloir ruser pour coller tout ça.
La peur n'évite pas le danger, alors il va falloir se lancer!
On va utiliser la technique du double encollage (cyano/colle à maquette) déjà abordée pour assembler l'aile.
L'emplanture reçoit donc deux gouttes de cyanoacrylate, et deux gouttes de colle à aiguille.
Mise en place de la première aile. Attention à l'angle qu'elle forme avec le fuselage, il doit être bien vérifié avant que la cyano ne prenne! On ne dispose alors que de quelques secondes...
Si vous n'êtes pas sûr de vous, vous pouvez utiliser un gabarit que vous confectionnerez vous même (pour l'exemple, cf. ci-après le collage des dérives).
On colle la deuxième aile en utilisant la même technique. L'avion est suspendu pour éviter les efforts sur les joints, et s'assurer que les ailes ne bougent pas durant le séchage. Avec la cyanoacrylate, il y a peu de chance que ça arrive, mais bon...
Là aussi, bien vérifier l'angle formé par l'aile, et la parfaite symétrie de l'ensemble (vraiment, si vous manquez d'assurance, retenez la solution du gabarit).
On renforcera le collage le long du joint avec la colle à aiguille, comme nous l'avons vu au chapitre 5.
Essai à blanc pour les stabilisateurs. En plus de ne pas tenir seuls, l'un est plus haut que l'autre (super ...).
On retaille l'une des deux encoches de telle sorte qu'ils puissent êtres alignés.
Les stabilisateurs sont collés à la cyanoacrylate, en improvisant deux petites cales permettant de s'assurer qu'ils seront parallèles et à même hauteur.
Après séchage, le joint sera là encore traité à la colle à aiguille.
La photo gomme beaucoup le défaut, et pourtant, le jour entre les ailes et le fuselage est important.
On remarque aussi plusieurs retassures (manque de matière dans le plastique, ici la petite zone brillante au milieu du fuselage). Toutes ces zones devront être traitées au mastic.
Après application (toujours la même technique, pinceau et mastic dilué). Pas mal de ponçages en perspective. A noter que les raccords ailes/fuselage et stabilisateurs/fuselage ont été lissé au coton tige.
Les joints sur les surfaces supérieures sont traités de la même façon.
Après ponçage, en commençant par des abrasifs moyens, et en terminant par des abrasifs fins. Pour l'exemple, sur cette photo, seule la partie droite à été poncée.
Surfaces inférieures. De même, seule la partie gauche a été poncée.
Collage des nacelles. Pour s'assurer qu'elles sont bien alignées, on colle la première à la cyanoacrylate. Une fois sèche, on place la seconde à blanc, et on pose sur les deux une cale improvisée (ici une simple pince à linge). En bougeant verticalement la seconde nacelle, on relève avec le réglet la position à laquelle la cale est horizontale (c'est à dire la position où la cote relevée est la même à gauche et à droite).
Ceci fait, on encolle la deuxième nacelle, on la met en place et on la maintient à la bonne position durant le séchage.
Les joints (supérieurs et inférieurs) seront par la suite renforcés à la colle à aiguille.
Là aussi (décidément ...), il faut traiter ces zones au mastic.
On utilise de nouveau la technique du coton tige imbibé à l'acétone, un peu plus détaillée sur les photos qui suivent.
Et on ponce, et on ponce, et on ponce... Le maquettisme, une école de la patience, vous dis-je!
Au fait, en parlant de ponçage, ayez toujours la main légère, mieux vaut poncer longtemps avec un abrasif fin que rapidement avec un abrasif fort. Mais comme vous débutez, vous ferez surement cette erreur, et vous apprendrez cette leçon par vous même! C'est sans grande conséquence, si vous avez fait disparaitre le mastic, vous pourrez recommencer l'opération au début. A trop vouloir gagner du temps, parfois, on en perd!
Bien. Attaquons-nous aux dérives maintenant. Mais avant de les coller, une analyse un peu plus détaillée des photos que nous avons rassemblées à la première étape montre un léger problème de forme.
Les dérives fournies correspondent à la version de série de l'avion (A-10, 1ère photo), celle du prototype (YA-10, 2ème photo) sont différentes. C'est dans la partie avant inférieure que ça se passe (le jeu des 7 erreurs... il y en sans doute plus, mais bon...).
On peut laisser en l'état ou corriger, à chacun de voir (vous l'auriez remarqué, vous?). J'ai décidé pour ma part de corriger.
Rien de très compliqué. On commence par approcher la forme par ponçage sur une des deux pièces.
A gauche la dérive en cour de modification, à droite celle d'origine.
Une fois le bon angle trouvé, on superpose les deux pièces, et on ponce la seconde jusqu'à atteindre la forme de la première. Ainsi, nous sommes sûrs d'avoir deux pièces identiques.
On termine la mise en forme par ponçage en arrondissant les angles, et en redonnant au plastique sa texture d'origine, en utilisant des abrasifs de plus en plus fins.
Collage des dérives. Pour s'assurer qu'elles sont bien perpendiculaires aux stabilisateurs, on découpe dans du carton une petite équerre qui nous servira de gabarit durant le collage.
Le joint sera traité comme les autres (colle à aiguille, puis mastic et ponçage).
Mise en place des pylônes supports de bombes. Un essai à blanc montre qu'il est nécessaire de légèrement agrandir les trous, ce que nous réalisons à l'aide d'un foret.
On dépose une goutte de cyanoacrylate sur un bouchon, et on prélève avec une simple aiguille un peu de colle que nous déposons sur les tenons des pylônes.
Mise en place du premier pylône. Attention à bien s'assurer de son alignement, l'avion vu de dessous (parallèle au fuselage) mais aussi de face (parallèle aux dérives).
Les joints sont renforcés à la colle liquide.
Une fois tous les pylônes en place, on traite les joints au mastic (puisque décidément, sur cette maquette, rien ne jointe proprement du premier coup...).
Et on ponce, en utilisant une petite calle à poncer improvisée et de l'abrasif fin (cf. chap. 4-2).
Ponçage un peu trop énergique, et crac! Ce qui devait arriver arriva...
Bon, dans ces moments là, surtout quand on débute, on a tendance à un tout petit peu s'énerver (à base de put%£n de bord$l de mer%§e!!!). Ce que le maquettiste apprend avec le temps, c'est primo de rester zen, et secundo, que tout (ou à peu près tout) est rattrapable.
Donc, tel un maitre hindouiste, on reste calme, et on commence par complètement nettoyer la zone avec de l'abrasifs fin à l'eau, pour faire disparaitre toute trace de l'ancien collage (sur les deux pièces).
Et on remet en place la pièce, avec un changement de stratégie cette fois. La pièce est collée à la cyanoacrylate, et on dépose avec une aiguille cette même colle tout le long du joint.
Après quelques minutes, on peut poncer (délicatement cette fois...) le joint et le surplus de colle. La cyano a l'avantage de pouvoir se poncer tant qu'elle n'est pas tout à fait polymérisée. Après, elle devient dure comme le verre. Vous avez déjà essayé de poncer ou même gratter du verre? C'est ça, on a tout intérêt à ne pas trop attendre...
Notez au passage que les articulations des volets ont été mises en place.
Allez, après cette longue séance de masticage et ponçage, on arrive au bout. On peut maintenant s'attaquer aux diverses antennes et pitots. Habituellement, je les place à la fin du montage (ce sont des pièces fragiles), mais la façon dont elles sont conçues sur cette maquette nous oblige à les mettre maintenant.
Ca commence par une bonne séance d'affinage, les pièces d'origines (à droite sur la photo) étant bien trop grossières et épaisses pour l'échelle. On utilise les outils présentés pour réaliser ce travail (la pince est là pour tenir la pièce durant le ponçage).
A gauche, la même pièce affinée.
Une sonde pitot mise en place.
Ca y est, la maquette est en croix, et l'étape de peinture se rapproche!
Il reste à s'occuper avant de la verrière, et à bien nettoyer la maquette qui a subit beaucoup de manipulations. Ce sera l'objet du prochain article!